Ecoutez Radio Bartas en direct
Pour cet épisode final, j’ai décidé de vous raconter l’histoire des miens. Oiseaux à la fois voyants et discrets, pêcheurs choisissant les meilleurs cours d’eau, nos prédateurs sont peu nombreux et l’humain ne nous chasse pas. Pourtant il nous menace. Avant de refermer les portes du tribunal, plaidons pour la dernière audience, la cause du Martin-Pêcheur d’Europe.
De tous les mal aimés que nous avons défendu dans ce tribunal, celui-ci est sans aucun doute celui à qui l’on a fait le plus de procès. On lui attribue des attaques spectaculaires de veaux, de vaches adultes ou de chevaux. Nous allons tâcher de défendre ce client compliqué dans cette nouvelle audience : celle du Vautour Fauve.
« Les rivières, les lacs et les mers se vident peu à peu des poissons qui autrefois les habitaient en abondance. Les humains pourraient admettre leur culpabilité : plastique, surpêche, pollutions en tous genres. Mais plutôt que de se regarder dans un miroir, certains ont préféré désigner un bouc émissaire. Prenez place à l’audience du Grand cormoran. »
Venu des confins de l’Asie du Sud ou de l’Afrique sub-saharienne, un oiseau aux couleurs chatoyantes et aux piaillements joyeux a fait irruption dans les cages des notables d’Europe il y a des millénaires. Depuis qu’il a décidé de s’en échapper, les autorités françaises notamment l’ont déclaré comme invasif, mais mérite-t-il un tel traitement ? C’est ce que nous allons voir au cours de cette audience, celle des perruches à collier.
Sur le plateau des Guyanes, des Homo Sapiens à la recherche de l’or contenu dans le sol, ont décidé de transformer toute une partie de la forêt tropicale en une cacophonie de machines. Pourtant, dans les zones laissées tranquilles de cette même forêt grâce à la résistance d’alliés humains, le vivant forme un orchestre riche et harmonieux. Parmi les musiciens, c’est un petit oiseau blanc de 30cm surnommé « la cloche », qui émet le son le plus puissant. Ouvrons grand nos oreilles pour écouter la plaidoirie de l’Araponga blanc.
En vous égarant dans une forêt, vous pourriez bien déclencher une alarme vivante. Un animal protège sa forêt bruyamment, mais il faut le comprendre : les immenses chênes qui vous entourent ont sans doute été semés par l’un des siens. Ce volatile est par ailleurs enchainé sur le banc des accusés par les humains pour un crime qui n’est pas prouvé. Donnons-lui une occasion de se défendre. Ouvrons la séance du Geai des chênes.
Dans la froideur de la montagne se cachent des formes de vie discrètes et pourtant élégantes dont les voix peinent à couvrir le bruit des machines que les humains ont ramené là. Chers auditrices, chers auditeurs, couvrez-vous pour la séance d’aujourd’hui et tendez l’oreille. Ouvrons l’audience de celui qu’on appelait autrefois Grand coq de bruyère : le Grand tétras.
Il est temps pour nous d’ouvrir la première séance nocturne de ce tribunal. Gare aux âmes sensibles, on raconte de nombreuses légendes sur l’oiseau du jour – ou plutôt de la nuit. Son nom de famille qui évoque les sorcières, son chant lugubre, et son surnom de « dame blanche » viennent planter un décor sombre et mystérieux. Appelons sans plus tarder l’Effraie des clochers à la barre.
Depuis des décennies, nombre d’humain.e.s se sont succédé pour défendre le vivant contre les attaques incessantes de leurs homologues. L’oiseau dont nous allons parler lors de cette séance aura peut-être l’occasion de renvoyer l’ascenseur à ses protecteurs. Ouvrons le procès des meurtriers de l’Outarde Canepetière.
Cet oiseau a l’habitude de se percher à la frontière du réel et de la légende. Son statut d’emblème régional quasi-mythologique ne l’a cependant pas protégé des nombreux obstacles que la société humaine moderne a mis sur sa route. Voyons comment ce volatile a réussi à survivre à un développement technologique effréné, bien aidé par des humains déterminés à lui permettre de vivre. Ouvrons la séance de la Cigogne blanche.
Pour ce deuxième épisode, nous allons raconter l’histoire d’un rapace remarquable, animal de plus rapide du monde, chasseur hors pair, et voyageur infatigable. C’est pourtant une toute petiote molécule présente dans les pesticides qui a bien failli avoir sa peau. Voici le Faucon pèlerin.
Dans cette première émission, nous allons parler d’un oiseau méconnu du grand public, et pourtant emblématique de la lutte pour la protection de la vie sauvage. A la fois discret et charismatique, la Ligue de Protection des Oiseaux a fait de ce survivant son emblème. Il s’agit du Macareux moine.
