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L’Ecouture du Rock n°19

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L’Ecouture du Rock n°19
Octobre 2013

 Garage

 

 

 

 

 

La radio reprend sa grille annuelle et l’émission « L’écouture du rock » est au rendez vous.

Pour cette première émission de la saison 2013-14, on va commencer par un petit rappel des styles musicaux qui seront abordés au court de cette année, dans cette plage de la grille de votre radio, c’est-à-dire le rock-garage-punk et ses dérivés.

Pour cela il nous faut remonter au milieu des années 60 avec l’apparition de ce qu’on appelle le rock garage. Alors que le rock qui existe depuis une bonne dizaine d’année est entrain de devenir une véritable industrie avec la production pathétique d’un Elvis qui ne réalise plus que des bandes son pour des navets dans lesquels il joue et qui génère un maximum de fric, ou les Rolling Stone qui réunissent des centaines de milliers de personnes dans d’immenses shows mégalomaniaques, de nombreux petits groupes répètent dans leur garage (d’où l’appellation de ce style musical), inventant, par le minimalisme des moyens, la production indépendante et le refus des standards de l’industrie du disque (rock progressif ou psychédélique qui conduira à Woodstock), un nouveau son.

Le groupe le plus emblématique, et qui sera le pavé dans un bol de Corn-Flakes (comme dirait Lester Bangs) ou la brique sur une tartine de beurre de cacahuéte du King, c’est The Sonics qui en 1965 sortent leur fameux album « Here are the Sonics », rapidement suivit du second « Boom » en 1966, qui vont être une explosion sonore au milieu d’un paysage musical devenu bien monotone. Lors de l’enregistrement de leur premier album ils détruisent le faux plafond du studio pour obtenir le son live qu’ils désirent et inventent la saturation avec des amplis aux potards réglés à fond et, accessoirement avec des crayons plantés dans les HP, pour trouver le son crade qui s’accordera aux cris de bête sauvage du chanteur. Tout un ensemble de groupes se lance dans la brèche ainsi ouverte : The Kinks, The Kingsmen, The Troggs, Pretty Things, Shadows of Knight,… L’album « Boom » préfigure The Stooges qui seront le pont entre le garage 60’s et le punk 70’s. Si leur premier album « The Stooges » reste dans la ligne du garage teinté de psychédélisme, le deuxième « Fun house » sera un déchaînement sauvage, notamment du chanteur Iggy Pop, qui permet de le considérer comme le premier album punk avant l’apparition du terme (a la suite du Velvet Underground et du MC5).

Iggy Pop inspirera beaucoup le style et le comportement qu’adopteront plus tard les musiciens punk : cracher sur le public, porter des colliers de chien, l’exhibitionnisme et une poli-toxicomanie effrénée.

A sa suite tout un ensemble de groupes qu’on appelle proto-punk vont apparaître au sein de la scène américaine comme The Dictators ou The New York Dolls. Ces dernier surf sur la mode glam-rock (dont le plus grand représentant à l’époque est sûrement David Bowie) tout en produisant un rock garage speedé qu’on peut difficilement appellé autrement que punk. On peut dire que leur premier album : « The New York Dolls », sorti en 1973 sera comme un lancement officiel de la vague punk qui culminera en 1977. Malcom Mc Laren (futur manager des Sex Pistols) fera ses débuts comme manager avec les NYDolls en 1975, juste avant le split du groupe. C’est avec ce qu’il aura observé aux USA pendant cette période qu’il va construire le mouvement et la mode punk en Angleterre avec sa compagne Vivienne Westwood. Notamment le look, que cette styliste va créer, leur aura été inspiré par un certain Richard Hell, adepte des cheveux hérissé, des épingles a nourrice et des habits graffité. Surtout, c’est lui avec son « Blank generation », qui écrira, au sein de son groupe Richard Hell and the Voidoids, le manifeste punk par excellence, dont « Pretty Vacant » des Sex Pistols ne sera que le génial plagiat. C’est également Richard Hell qui, avec Tom Verlaine dans le groupe Television lancera la scène punk a New York au club CBGB (mythique club qui a vu défilé tout les plus grands nom du punk) en 1975, rapidement rejoint par Patty Smith et les Ramones.

Les fameux Ramones qui seront le premier groupe à être véritablement étiqueté punk, puisque le terme vient d’apparaître dans la presse musicale indépendante (création d’un fanzine intitulé « Punk »), rapidement repris par la presse a grand tirage. Leur premier album « The Ramones » sortit en avril 1976 va être une véritable déflagration, avec ces morceaux gonflés au speed qui atteignent rarement les 2 minutes. Finit le rock progressif avec ses morceau aux solos interminables qui s’étire pendant 10 minutes : un concert des Ramones c’est 15 morceaux crachés à la face du monde en même pas une demie heure !

Ce premier album va voyager vite et faire le tour du monde en l’espace de quelque semaines pour inspirer tout un ensemble d’adolescents, d’abord en Angleterre, où un certain Malcom Mc Laren rêve de lancer un véritable mouvement punk, qu’il souhaite relier au situationnisme et que sa femme, Vivienne Westwood, styliste, transformera en un mouvement de mode parfois pathétique.

Pour que tout cela prenne vie il faut a M. Mc Laren monter un groupe, ce a quoi il va s’atteler en cette année 76, et c’est ainsi qu’apparaitront les Sex Pistols, qu’il conçoit avant tout comme un gros scandale lancé à la face de l’establishment anglais. Leur premier single, « Anarchy in the UK », sortie fin 76 aura immédiatement l’effet escompter. En 1977, l’année du punk (on parle de « punk 77 ») sera l’année de la sortie de l’album « Nevermind the Bollocks », œuvre scandaleuse qui subira de nombreuses attaques et interdictions, où se trouve le fameux « Pretty vacant », que M. Mc Laren demande aux Sex Pistols, dans l’idée de faire un équivalent du « Blank generation » de R. Hell.

L’année 77 sera la grande année du punk où tout les groupes vont enregistrer : The Clash, The Dead Boys, The damned, The Buzzcoks, The Vibrators, The Undertones , The heartbreakers, Stiff Litle Fingers, pour n’en citer que quelques uns. Les puristes diront que 77 est l’apogée et la fin du punk.

En effet a partir de 78 beaucoup de ces groupes disparaissent ou se dirigent vers de nouveaux styles de musique, a l’instar d’Howard Devoto qui avec les Buzzcoks était l’un des pionniers de la scène punk anglaise, et pourtant va quitter ce groupe pour aller fonder Magazine, qui sort son premier album en 78 : « Real life », au son annonçant la New Wave, dont vont s’emparer des groupe comme Joy Division ou The Cure.

Alors que la New Wave a trouvé ses leaders et ne cesse de se transformer notamment avec des groupes américains comme Blondie ou les Talking heads, un nouveau groupe d’extra terrestre défraie la chronique engendrant un nouveau style qui fera des émules. Il s’agit de The Cramps, qui arrive avec une fusion de Rock a Billy, de rock psychédélique et de punk que l’on appellera bientôt le Psychobilly, style qui sera véritablement codifié et standardisé par le groupe anglais The Meteors.

Mais pendant que le punk se disperse dans une multitude de styles, les punks purs et durs vont se diriger vers quelque chose de plus radical qu’on va appeler le Hard-core. Ce style va se développer aux USA et le groupe pionnier et emblématique sont les Dead Kennedys, qui arrivent avec un punk encore accéléré, très politique et aux show souvent violents. Leur premier single : « California Uber Alles » est une attaque en règle contre le gouverneur de Californie dont ils sont originaires. Très vite une scène Hard-Core se créé avec des groupes comme Black Flag, Minor threat, NoMeansNo ou Bad Brains.

Le début des années 80 voit le mouvement punk envahir le monde entier, que se soit l’Australie avec Radio Birdman ou The Saints, mais aussi la France avec ce qu’on va appeler le rock alternatif. Le groupe qui va avoir le plus de notoriété et secouer le paysage musical français est sans aucun doute les Berurier Noir, même si ils ont été précédés par des groupes comme Metal Urbain ou OTH. Toute une scène va exploser en France constitué de tout un ensemble de « Petit agité » : Les Rats, Parabelum, La Mano Negra, Ludwig von 88, Tulaviok, Pigalle, Les Garçons Boucher,…

Cependant, malgré toute cette agitation et le bruit qu’engendre ces adolescents branchés sur du 220V, des groupes reviennent au son garage des 60’s. Les Fleshtones en sont le parfait exemple qui débarquent avec le son et le style de cette époque, avec son coté dandy. Leur premier EP : Up-Front, nous replonge avec délectation au cœur des années soixante, comme une invitation à revisiter la discographie de cette époque là.

Aujourd’hui encore tous ces styles qui se sont créés au court de ces 50 dernières années, fusionnent chez des groupes comme les Whodunit, qui nous offrent un garage speedé façon punk aux dérives parfois psychédélique…

Punk is not dead, just do it yourself !

 

 

 

  • Animation : Clém’
  • Format : 55 minutes, mensuel
  • Diffusion : Dernier vendredi du mois à 21h
  • Rediffusions : Vendredis suivants à 21h